
C'est sans doute l'espace le plus casse-tête à aménager dans votre intérieur : la surface sous votre escalier. Qu'en faire ? Comment le meubler ? Comment optimiser ces quelques mètres carrés asymétriques pour en faire un emplacement à la fois utile et esthétique ?
En tant qu'architecte d'intérieur, j'ai régulièrement l'occasion de me poser ces questions, pour moi et pour mes clients.
Dans cet article, je vous propose d'explorer 4 types d'agencements pour optimiser l'espace en pente sous vos marches. Que votre escalier soit droit, quart tournant, avec ou sans rampe, vous trouverez de quoi vous inspirer.
C'est parti !
Que vous n’ayez pas envie de toucher à la structure de l’escalier ou que vous souhaitiez composer avec l’existant, créer une alcôve sous la volée est une solution idéale. C’est même la manière la plus douce d’habiter cet espace disponible sans engager de gros travaux.
Pour visualiser les possibilités, il faut d’abord distinguer deux zones :

Ainsi, dans cet agencement de bureau, par exemple, l’espace inférieur à 1,80m de hauteur sous pente, est consacré aux rangements : imprimante, fournitures, papiers administratifs… Tandis que l’espace où la hauteur permet de circuler sans se cogner accueille le coin bureau.
Pour maîtriser le budget, vous pouvez tout à fait mixer sur-mesure et semi-mesure. L’usage de caissons Ikea, par exemple, est une excellente manière de réduire les coûts tout en obtenant un résultat fonctionnel.
Une autre astuce abordable consiste à créer une banquette à l’aide de rangements bas rehaussés d’un matelas d’assise. Dans cette entrée, par exemple, elle offre un espace pratique pour se chausser tout en proposant des rangements à proximité pour les chaussures.

Le coin banquette peut aussi être agrémenté d’une petite bibliothèque et devenir un espace lecture dédié aux enfants, qui seront moins gênés par la contrainte de hauteur disponible sous l’escalier.
Point de vigilance : ne négligez pas l'éclairage qui vient à manquer dans ces alcôves. Surtout si votre escalier possède des contremarches qui rendent, par conséquent, impossible le passage de la lumière naturelle à travers les marches.

Dans ce type d'aménagement, il ne faut pas avoir peur d'imposer la présence de l'escalier dans la pièce. Les rangements à fleur de limon, autrement dit dans le strict prolongement de la pièce verticale qui porte les marches, fermés et parfaitement intégrés, créent une masse qui peut devenir un vrai geste architectural.
Ce type d’agencement ne cherche pas à faire oublier la structure : il l’amplifie. Quitte à en faire la pièce maîtresse de l’espace.
Et concrètement cela donne ceci : une kitchenette intégrée à l’escalier. Les façades, à fleur de limon, reprennent exactement le même vert vif que les marches. L’ensemble forme un bloc massif, très fort visuellement, mais parfaitement fonctionnel.

Dans cet autre projet, par exemple, l’architecte a habillé toutes les façades sous l’escalier de miroirs. Résultat ? Le bloc, pourtant massif, se transforme en volume lumineux. Le salon se reflète dans les portes de placard, et l’escalier semble presque flotter.


L’intérêt de ce type d’aménagement est évident : vous maximisez les rangements, vous pouvez profiter de toute la profondeur disponible sous l’escalier grâce à des tiroirs très profonds, et vous obtenez un résultat pratique et audacieux !
Mon conseil d’architecte d’intérieur : si vous souhaitez intégrer une bibliothèque, je vous invite à l’aligner elle aussi à fleur de limon. Certes, on perd de l'espace en profondeur car les niches de la bibliothèque ne seront pas aussi profondes que l'escalier lui-même. Mais personnellement, je préfère cette solution que je trouve plus esthétique. Et surtout… cela évite à toutes les personnes de grande taille (ou maladroites) de se cogner !
Ce type d’agencement est donc massif, oui, mais surtout audacieux. Et il peut transformer un escalier anodin en élément structurant de l’intérieur.
Vous ne manquez pas particulièrement de rangement ? Alors pourquoi ne pas miser sur une composition ouverte ? C’est l’une des manières les plus élégantes d’habiller l’escalier.
L'idée ? Jouer avec des étagères aériennes, des niches ouvertes… pour créer un dessin qui vient dynamiser l’escalier. Le sous-escalier devient alors un support pour une véritable composition graphique.
Dans ce projet, l’escalier pourtant très simple prend toute sa valeur grâce au jeu d’étagères installé dessous. Les rangements bas terminent le dessin, et la décoration disposée ici et là attirent l’œil. On voit d’abord la bibliothèque… puis l’escalier.

Vous pouvez même prolonger la composition dans la cage d’escalier, en reprenant le même motif d’étagères sur le mur du fond. Dans ce loft londonien, cette astuce fait littéralement disparaître l’escalier. On note aussi le travail réalisé sur l’alignement entre les étagères et les nez de marches pour peaufiner le dessin.

On retrouve également ce geste dans cet autre projet avec cet escalier sans contremarche, où certaines étagères deviennent… des marches. L’escalier et le meuble fusionnent.

Vous pouvez aussi prendre le parti de marquer visuellement la bibliothèque située sous la volée et son prolongement dans la cage d’escalier. Cela crée un geste fort, tout en reléguant la structure au second plan.

C’est sans doute le type d’agencement le plus spectaculaire… et celui qui me touche le plus en tant qu’architecte d’intérieur.
Déstructurer l’escalier, c’est revisiter son dessin classique. On peut, par exemple, intégrer la première volée de marches dans un meuble, ou jouer sur des demi-niveaux. On peut aussi travailler des matériaux différents entre la volée basse et la partie supérieure : un meuble en bois pour la base, puis une structure fine en feuille de métal au-dessus.


Le meuble et les marches fusionnent, un peu comme dans certaines micro-maisons tokyoïtes où l’on optimise chaque centimètre en mêlant circulation et rangement. Cette hybridation crée une forme presque sculpturale, qui donne un caractère fou à l’espace.




Ici, l’objectif n’est pas de faire disparaître l’escalier. Au contraire : on le met en avant comme geste architectural. L’escalier devient, en quelque sorte, une sculpture graphique qui attire le regard et donne le ton.
Le budget est beaucoup plus conséquent dans cette famille d'agencement qui nécessite la dépose complète de l'escalier existant dans un projet de rénovation. Ce n'est donc pas un type d'aménagement qui conviendra à tous. Mais si vous devez créer un escalier ou que l’actuel ne peut être conservé, ce type d’aménagement pourrait bien vous séduire à votre tour !
Vous l'aurez compris, aménager un espace ouvert sous un escalier offre de nombreuses possibilités pour gagner de précieux mètres carrés. Que vous optiez pour une alcôve, des rangements intégrés, une bibliothèque ouverte ou un escalier partiellement fusionné à votre mobilier, chaque approche permet de répondre à vos besoins, qu’il s’agisse de créer un bureau, un coin lecture, un dressing ou un meuble de rangements intégrés.
L'essentiel ? Composer avec les contraintes de votre escalier, mais aussi les vôtres pour créer un agencement qui vous ressemble. Car qu'il soit en bois, en métal ou mixte, votre escalier peut devenir bien plus qu'un simple élément structurel de votre intérieur : un véritable atout design.
Et si votre projet nécessite l'intervention d'un·e architecte d’intérieur pour concevoir un agencement sur-mesure qui valorise ce volume souvent négligé, je serai ravie de vous accompagner, du dessin jusqu'à la mise en place, à Angers et dans son agglomération.
Et pour celles et ceux qui doivent aussi composer avec une faible hauteur sous plafond, j’ai rassemblé dans un article, mes meilleures astuces pour rehausser visuellement un plafond bas.
N'hésitez pas à y faire un tour.